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Flora Fief

De fil en aiguille - l'Interview du Défilé de l'Histoire !

J’ai eu la chance, en cette fin d’année 2020, de passer un moment très agréable en compagnie de quelques membres du bureau du club du Défilé d’Histoire, qui a malheureusement dû se faire par un appel Zoom. Je vous laisse donc découvrir ci-dessous ce club qui a su innover et se renouveler face aux enjeux de la crise sanitaire, qui ne les a que davantage motivés à poursuivre dans leur démarche.



Flora (pour le Louvr'Boîte) : Pouvez-vous me présenter le club du Défilé d’Histoire, ainsi que vous-même en quelques mots ?


Éloïse : Alors, je suis Éloïse, je suis la présidente du club. L’année dernière, j’étais secrétaire générale et l’année d’avant, j’étais trésorière. Le club a aujourd’hui sept ans je crois. Au début, il n’y avait qu’une dizaine de membres qui cousaient tout simplement avec leurs machines personnelles ou à la main. Petit à petit, il y a eu de plus en plus de membres, les activités se sont diversifiées. On a fait des ateliers plus « couture ». Le club s’est transformé : on est passé de dix membres à une quarantaine de membres. Cela a demandé de se diversifier. Depuis quelques années, on fait beaucoup plus d’activités et aussi des activités avec d’autres clubs. On accueille des débutants en couture que l’on forme et tout au long de l’année, on essaie de créer des évènements en lien avec la couture. Les filles peuvent se présenter et compléter.


Chiara : Je m’appelle Chiara. Je suis trésorière du club Défilé d’Histoire cette année, et l’année dernière, j’étais une simple membre. Par rapport à ce qu’Eloïse a dit, je voudrais juste rajouter qu’en se diversifiant, cela a permis au club de faire des actions à but caritatif.


Philippine : Moi, c’est Philippine. Je suis secrétaire générale cette année et l’année dernière, j’étais juste membre. Maintenant, on est plus nombreuses, c’est vraiment une belle opportunité pour apprendre à coudre, mais pas uniquement. On apprend aussi la broderie, le tricot. Ce que l’on peut apprendre est très vaste. Tout cela est très convivial, dans l’échange. Cela nous permet de faire de vraies choses avec nos mains, ce que l’on perd un peu de nos jours. On veut comme raviver des techniques plus anciennes et les faire perdurer autour de nous.


Flora : Que proposez-vous tout au long de l’année auprès des membres du club et aux élèves de l’école de manière plus générale ?


Éloïse : Le club fonctionne avec des adhérents, qui créent des costumes. On a un système d’adhésion qui nous permet de financer les costumes, avec les financements du BDE. On essaye d’acheter le tissu brut, en essayant de faire de bonnes affaires. On fait tout de A à Z : on fait des recherches, en tant qu’historien de la mode (même avec les différentes spécialités que l’on retrouve parmi les membres, on essaye d’avoir une certaine rigueur) ; on monte des dossiers de recherche avec de l’iconographie, des patrons (on recherche les patrons historiques) ; ensuite, on commence à coudre sur des vieux draps pour avoir un premier jet ; enfin, on fait les costumes. Si les membres sont assez à l’aise, ils peuvent faire des décorations de broderie… ça, c’est le noyau brut du club.


Philippine : Ensuite, on propose de nombreuses activités comme pour les débutants, des cours de couture à la main et à la machine. A l’école, on propose souvent des activités autour de Noël, de la saint Valentin, notamment en collaboration avec d’autres clubs. Pour la saint Valentin, il y a deux ans, il y avait eu des cartes brodées, avec Mauvais Genre(s). Il y avait aussi eu la journée de la jupe, avec Mauvais Genre(s). Cette année, les cours de broderie et de couture ont lieu à distance, c’est un peu compliqué, mais c’est toujours sympa.


Chiara : En reconstituant les costumes, on prépare le gala où on présente nos costumes aux personnes qui assistent au gala en racontant l’histoire du costume et en détaillant les différentes pièces. On explique comment était conçu le costume d’où le document de recherche au début. Nos actions varient au fur et à mesure des années et des membres, c’est pour cela qu’on essaye de se renouveler à chaque fois. Cette fois, on a plutôt choisi de s’orienter vers le caritatif, des actions pour des associations : petits cœurs pour "Octobre rose" et la vente d’objets confectionnés par nos couturières pour le Sidaction. Toutes les actions varient en fonction des années et des envies des membres. On les consulte pour connaître leur préférence.


Flora : En octobre, vous avez proposé une première action pour l'« Octobre rose », comme tu viens de l’évoquer Chiara. Il me semble que c’est toi, Philippine qui en avait la charge, est-ce que tu peux m’en dire un peu plus ?


Philippine : Oui, l’action "Octobre Rose" a été l’idée de faire des coussins avec une forme très particulière puisque ça a été recherché pour soulager les douleurs post opératoire des femmes avec une opération d’ablation des seins notamment. C’est une opération qui est très courante dans le cas de cancer du sein. C’est une cause qui me tient particulièrement à cœur car j’ai plusieurs proches qui ont eu un cancer du sein. C’est une cause que je trouvais belle à soutenir. Il s’agit de cœur avec du coton de rembourrage très particulier puisque cela devait être du 100% polyester, c’est ce qui est le plus hypoallergénique. Maintenant, nous voulons les donner à une association, qui est la Lutte contre le Cancer, mais à cause du covid, il n’acceptait pas les dons, autre que monétaire. Il faut que je les rappelle, parce que tout a été arrêté à cause du reconfinement. L’idée maintenant, n’est plus de leur donner en octobre, mais de les donner pour Noël.


Flora : C’est super chouette, bravo ! Chiara, peux-tu m’en dire un peu plus de ce qui a été organisé pour le Sidaction au mois de décembre ?


Chiara : En fait, chaque premier décembre de chaque année, c’est la journée de la lutte mondiale contre le Sida. À cette occasion, Mauvais Genre(s) organise une collecte de fond en faisant différente actions. Cette année, avec le Défilé d’Histoire, le but était de s’associer à eux pour pouvoir faire une collecte de fond de notre côté toujours au profit de Sidaction, pour essayer de ramener le plus d’argent possible malgré la situation compliquée avec les cours dématérialisés, etc... Du 3 décembre au 23 décembre, on a organisé une vente qui proposait aux acheteurs dix objets différents : soit des objets finis ou soit des objets en kit pour les confectionner soit même. Les personnes pouvaient se les offrir soi-même ou les offrir à des proches dans la tendance du fait-mains, avec des matériaux plutôt respectueux de l’environnement et de respecter à une belle cause en participant à la collecte du Sidaction. Tout était dématérialisé à cause de la situation. Cela passait par un formulaire en ligne pour commander et payer. Le retrait pouvait se faire soit en main propre à l’école ou soit par envoi à la poste. Ce sont des objets que nous avons cousus nous-même, soit les membres du bureau ou soit des couturières qui se sont portées volontaires. On a organisé aussi tout autour de ça des petits tutos pour que les personnes qui achètent des kits puissent réaliser les objets eux-mêmes. Le Sidaction est une cause qui me tient à cœur depuis le lycée. Depuis cette époque, j’organise des actions pour relever des fonds au profit d’associations luttant contre le Sida. Cette année, je trouvais que c’était encore plus important de le faire car avec le confinement, on parle énormément du Covid, mais le Sida est toujours là et on n’a pas de traitement et on n’arrive pas à éradiquer la maladie. Il faut continuer à se battre.


Flora : En quoi et pourquoi ces actions sont-elles importantes pour vous en tant que personne et pour le club ?


Éloïse : Je pense que ces actions ont permis d’une part, au renouvellement du club. Je me souviens, quand je suis arrivée dans le club il y a quatre ans, souvent, on nous voyait comme des « mamies gâteaux » ou des vieilles filles. Je me souviens, ma marraine m’avait dit : « Tu veux faire le Défilé d’Histoire ? Mais c’est les vieilles filles qui vont là-bas, non ? ». Et j’étais là : « Quoi ?! » (Rires). C’est vrai qu’il y a cette réputation de vieilles couturières ou des filles qui se déguisent, il y avait un peu ça. Or, il y a des profils très variés au Défilé d’Histoire : il y a des passionnés d’histoire, des passionnés de couture, certains qui veulent apprendre. Il y en a qui aime les costumes, mais ce qui les attirent, c’est d’apprendre à coudre. Il y a une vraie volonté ces dernières années de renouveler les activités proposées. C’est Clara Le Corre, qui a donné cette impulsion de faire des partenariats avec les clubs. Il y a deux ans, à l’école, tous les clubs ont commencé à être dynamiques, à tous renaître de leurs cendres avec certains clubs qui ne faisaient rien. C’est dans cette optique qu’on a commencé à faire des partenariats et des activités ouvertes au reste de l’école pour montrer que non, on ne le fait pas juste pour nous, on n’est pas juste des vieilles bigotes. Cela nous a permis d’exprimer notre voix, en faisant des partenariats comme avec Mauvais Genre(s), des personnes avec qui on partage les mêmes convictions. On a aussi fait beaucoup de partenariats avec Mens Sana, parce qu’en tant que couturière, être économe et être écolo, c’est très lié à la couture. C’est vrai que parmi nous, beaucoup sont économes et partagent ces idées. Les activités externes ont permis de changer l’image du club et d’être plus à l’image de nos membres. On veut être plus dans l’actualité, on est avant tout des couturières, on a une passion pour l’histoire de la mode, pour les costumes, c’est super cool. Mais au-delà de ça, on est avant tout des gens qui partagent et on partage notre passion à tous les niveaux.


Chiara : Moi, je trouvai que cette année, c’était l’occasion ou jamais de s’accrocher pour faire des actions, car comme je le disais tout à l’heure, cette année, ce n’est pas l’idéal, on n’a pas nos cours en présentiel, on n’a pas beaucoup d’interactions. Donc faire des petites actions comme celles-ci, ça rapproche les gens, ça crée de la convivialité. Par exemple, pour "Octobre ros"e, on a pu le faire en présentiel, on a pu se retrouver chez des personnes pour pouvoir coudre. On a rencontré les différents membres du club, on a échangé sur l’école en général, pas forcément pour le club. Le club est convivial au-delà de juste coudre. Également, je trouvai que les tutos qu’on proposait avec le Sidaction, ça permettait à tout le monde de découvrir de nouvelles choses et de faire des objets qu’ils ne pensaient pas pouvoir faire par eux-mêmes, de se donner des petits objectifs pendant le confinement qui n’est pas une période facile à vivre, pour se détendre.


Philippine : Oui, je pense que ce qui était aussi important, c'était de permettre aux personnes qui ne sont pas forcément membres de pouvoir échanger avec d’autres personnes de l’école. De dire aux gens de l’école que l’on fait ça. Il y a certaines actions qui ont intéressées des personnes l’an dernier et cette année, ils se sont dit : « Je vais peut-être entrer dans le club. Essayer de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes. ». Ça peut être assez difficile comme nous sommes assez nombreux par promo. Là, cela permet de rencontrer des personnes avec les mêmes centres d’intérêt, les mêmes passions. Cela permet de rencontrer d’autres personnes hors de notre TDO, des personnes de différentes années. Je pense que c’est le gros avantage des actions que nous proposons.


Flora : Merci pour vos réponses ! Avez-vous des projets pour le restant de l’année et pensez-vous déjà à l’année prochaine ? Est-ce que vous pensez encore organiser des actions caritatives par la suite ? Et justement est-ce que le coronavirus ne freine pas tous les projets que vous pourriez avoir, dans un avenir proche ou lointain ?


Éloïse : C’est vrai que le virus pour notre avenir proche, c’est très compliqué. Notre réunion de rentrée pour définir les groupes, les projets de l’année et répartir les projets devait avoir lieu le lendemain du jour du confinement. Ça a un peu crashé notre année, car c’était la réunion centrale. Cela ne nous a pas empêché de quand-même mettre en place le Sidaction. Certains groupes sont lancés, mais à cause du confinement, c’est très compliqué, surtout pour les débutants, de coudre tout seul, de créer un costume tout seul chez soi. Il y a aussi quelques projets persos. On a plus tourné cette année sur une restauration de nos costumes, terminer ceux qui n’étaient pas achevés. On a dû changer le programme. Pour la suite de l’année, on a plusieurs projets qui sont bloqués par le covid. Cette année, on aurait beaucoup aimé valoriser nos costumes. Cela passe par des shootings photo, par ranger, trier nos costumes. Pour les shootings photo, ce serait une collaboration avec le club photo, qui demande que l’on aille dehors. Ensuite, le gala, nous ne savons pas s’il aura lieu. Le BDE a commencé un tout petit peu à aborder la question. On aimerait bien organiser un évènement où on peut sortir nos costumes, mais encore une fois, si on est confiné, on ne peut pas. Ce sont des choses qui sont en stand-by depuis longtemps. C’est vrai que le covid a exigé à ce que l’on se renouvelle, comme l’a expliqué Chiara, une vente en ligne, on n’en avait jamais fait. On avait déjà fait de nombreuses ventes mais c’était des donations libres en contact direct. Là, ça a été très différent à organiser. Cela nous demande de nous renouveler. Sur les réseaux en général, on n’était pas très actifs. On a mis au point un plan communication, on a réfléchi à comment cibler, à des codes couleurs, à des choses un peu plus pros. Cela nous a permis de nous organiser différemment, de revoir notre méthode. Je pense que pour les années suivantes, les idées d’Octobre Rose et du Sidaction, qui sont des évènements où nos membres apprennent à se connaître. Je pense que ce sont des choses qu’on pourra perpétuer. L’année dernière, on avait organisé un évènement, un grand Troc qui avait beaucoup plu, qui avait été organisé par Raphaëlle. Cet évènement représente les convictions de nos membres et des gens de l’école, des gens de notre génération de manière générale. Cette année, c’est vrai que tout est flou. Tout est flou. Notre objectif est de trouver un local justement pour pouvoir préciser ses actions, indépendamment de l’école car elles demandent de se retrouver dans des salles. C’est compliqué à l’école de demander des salles à chaque fois, d’organiser trois semaines à l’avance des cours de couture. C’est compliqué de demander à nos membres : « Tu seras libre dans trois semaines, un mois ? ». Pour pouvoir continuer et faire face à des changements comme le covid, on a monté une alliance avec d’autres clubs, on a déposé un dossier à la CVEC pour demander des financements pour un local. Après, je pense aussi que les filles ont ressenties la différence par rapport à d’habitude.


Philippine : Après, je pense qu’il y a eu une chance aussi avec le covid. Cela nous a permis (le bureau) de voir ce qui pouvait être fait concrètement quand les conditions ne sont pas idéales. Qu’est-ce que l’on peut faire pour garder le contact. Comment commencer l’année ? Car là, on a pu commencer l’année, mais on a mis du temps. L’action d’"Octobre Rose" nous a bien aidé à démarrer l’année, d’avoir quelque chose de très concret dès le début, ce qui est important pour nous mais aussi pour les nouveaux membres qui peuvent se dire que dès le départ, il y a quelque chose de clair. Malgré tout, la situation est loin d’être idéale, il y a beaucoup de choses que l’on ne peut pas faire, et c’est vraiment dommage. Il y a beaucoup de projets qui sont difficiles de mener à bien, mais malgré tout on y arrive. Sidaction, ça a été compliqué mais on a réussi.


Chiara : Moi, je trouve que le covid, malgré tout, a été positif, malgré ce que représente le virusavec le confinement etc etc... Ça a été quelque chose de positif car ça nous a permis de nous renouveler de sortir d’un fonctionnement où on était plutôt à l’aise, pour innover et de tester des choses qu’on n’aurait pas forcément de base, comme avec le Sidaction et la vente en ligne, comme Eloïse disait, on ne l’a jamais fait. On ne savait pas si ça allait marcher ou pas. Finalement c’est une grande réussite, donc on est super contente pour l’association de base et pour nous, car c’est une réussite du bureau. Pour les années prochaines, en fonction du nouveau bureau qui va se renouveler, les projets caritatifs seront toujours possibles si c’est leur souhait. On garde des contacts entre les différents bureaux et tout le travail colossal que l’on a fait pour mettre en place "Octobre Rose" et le Sidaction. Les prochains bureaux n’auront pas besoin de le refaire. Ce sera un peu une sécurité, dans le sens où les bases seront déjà jetées et ils n’auront qu’à adopter les actions, dans de meilleures conditions. Cela nous a permis de mettre en place de nouvelles choses en place qui n’auront pas à être mises en place plus tard car on a pu s’en occuper tout en faisant face à la crise. On espère que cela pourra changer dans les semaines à venir, si les règles s’allègent, si on n’a plus de couvre-feu, si on peut se retrouver à l’école. Nos projets sont déjà en route pour le reste de l’année, pour les années prochaines. Même si pour l’instant ce n’est pas possible, on a quand-même un plan pour quand ça le sera. On attend de voir comment va évoluer la situation.


Éloïse : On a une stratégie « Confinement » et une stratégie « Pas confinement » qui sont déjà réfléchies. Comme ça, on a déjà nos projets un petit peu lancés, même si tout est un peu en stand-by. Au fur et à mesure, on s’adapte. On a notre petit plan posé, en fonction des projets déjà structurés. On essaye d’établir des plans pour ne pas qu’on se retrouve sans rien en janvier.


Philippine : C’est vrai que l’on a eu (des idées de projets) avec les expérimentations de l’année dernière… L’année dernière, on avait une vision nette de ce que l’on voulait faire grâce au bureau, avant le confinement, en fonction de si le confinement dure longtemps, si les choses se durcissent. Qu’est-ce que l’on peut faire concrètement avec les membres ? Qu’est-ce que l’on peut concrètement faire avec le club ? On a pu se servir de ce qui avait déjà été fait d’une certaine manière.


Chiara : En fait, on apprend de chaque bureau. On a des projets qui se concrétisent au fur et à mesure des années. Comme Éloïse en parlait, on a le projet du grand Défilé, un événement qui mettrait en valeur tous nos costumes depuis la création car on commence à en avoir une quarantaine. On a de quoi faire, on aimerait les mettre en valeur, ce sont des projets qui grandissent au fur et à mesure des années. Le bureau de l’année prochaine apprendra de cette année. On a des projets malgré le coronavirus, on essaye de faire bouger les projets qui sont en stand-by. On essaie de mettre les projets en place le plus rapidement possible, en espérant que la situation puisse le permettre. C’est vraiment une continuité entre les différents bureaux, il n’y a pas de rupture. Les différents bureaux se renouvellent, les projets restent les mêmes dans les grandes lignes. C’est une continuité, on prend ce qui a déjà été fait, on y appose nos choix personnels et on le transmet au bureau suivant. On avance malgré tout, qu’importe la situation, on ira toujours de l’avant pour faire continuer le club.


Éloïse : C’est vrai que c’est quelque chose, le Grand Défilé, l’idée est née il y a deux ans. C’est un projet que nous n’avons pas pu faire l’année dernière à cause du confinement et aussi parce que dès le début d’année, ça a été une année extrêmement compliquée. Dès septembre, toutes nos réservations de salles étaient impossibles. Ensuite, il y a eu les grèves. Il y a eu beaucoup de problèmes indépendants à l’école. Beaucoup de clubs demandaient des salles, il y avait beaucoup de problèmes d’infrastructures. On avait aussi beaucoup de membres mais beaucoup de débutants. On avait des problèmes concrets et on s’est retrouvé cette année avec les mêmes problèmes de ne pas avoir de salles, d’avoir beaucoup de débutants. Petit à petit, à la rentrée, je me suis dit : « Ça suffit, on ne dépend plus des salles de l’école. Si l’école dit dès le début de l’année que ça ne va pas, on ne va pas compter sur l’école, pas parce qu’on ne peut pas compter sur l’école, mais parce qu’on sait que ça ne fonctionnera pas. C’est vrai que petit à petit, on essaye de s’adapter. On est très nombreux, ça demande en permanence de changer les règles de revoir les choses différemment. C’est vrai que le projet du grand Défilé, on n’arrivera pas à le faire cette année à cause des mesures sanitaires mais petit à petit, si on arrive à faire une maquette pour le bureau suivant, qu’il la reprenne, qu’il la retravaille, qu’il puisse la concrétiser à la rentrée. C’est génial, ça veut dire qu’on ne travaille jamais pour rien et qu’on a la passion avant tout.


Chiara : Cela permet de développer notre palette d’activités. On s’adapte au fur et à mesure. On a des événements qui apparaissent chaque année en fonction de la personnalité du bureau et en fonction de ce que l’on vit. Par exemple, là, les cours, les ventes en ligne, etc.., les autres bureaux n’y auraient pas forcément pensé car il n’a pas à être confronté au même cas de figure que nous et cela nous permet d’agrandir la palette d’activités que l’on peut proposer. Chaque année, cette palette se diversifie et dans quelques années, on pourra proposer un maximum d'événements avec un minimum d’organisation car on aura déjà les rails des projets, des grands traits. Tout cela est bénéfique pour la continuité du club pour permettre d’aller le plus loin possible dans les meilleures conditions.


Philippine : Il y a cette idée que le bureau et le club en tant que tel, on s’appuie sur ce qui a déjà été fait. C’est même le cas dans la philosophie du club. C’est un club de reconstitution de costumes. On s’appuie sur ce qui existe pour créer quelque chose et on le retrouve aussi dans la philosophie du bureau puisqu’on concrétise des projets qui datent d’il y a quelques années. Quelque chose de tout simple, on a acheté des housses pour nos machines à coudre et ça fait deux ou trois ans que l’on en parle et tous les ans, les bureaux arrivent à concrétiser des choses qui sont possibles grâce à la motivation du bureau, de nos membres. C’est intéressant car il y a vraiment cette ligne dont on se sert pour compléter les choses dans notre philosophie au final, dans la philosophie du club en tant que tel.


Chiara : C’est intéressant aussi cette année, la particularité de l’année fait que nous n’allons pas avoir les mêmes dépenses que les années précédentes donc on peut diversifier nos achats. Par exemple, cette année, on a comme projet de compléter nos costumes en faisant des achats d’accessoires alors que d’habitude, si on crée des costumes entiers, la plupart du budget part dans la création de costumes et les accessoires seraient relégués à la fin de l’année, s’il nous restait assez de budget. Alors que là, cette année, on a la possibilité de compléter nos costumes déjà créés. On se renouvelle à chaque fois. C’est autant un héritage des bureaux précédents et qu’on transmettra aux bureaux suivants.

Flora : Merci beaucoup pour tout ce que vous avez pu dire. Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter pour terminer ?


Éloïse : Je ne crois pas… Si ! Je vous conseille d’aller voir nos tutos sur notre Insta (Rires) et sur Facebook, ils sont relayés dans un album. On essaye de faire des tous petits tutos accessibles pour tout le monde où on détaille toutes les étapes, car parfois quand on va sur des blogs, même nous en tant que couturière qui avons l’habitude, il y a des étapes qui se résument en une ligne alors quand on n’a jamais fait l’étape, on se retrouve pendant trois-quarts d’heure, à essayer de comprendre. On essaye de faire des choses accessibles pour nos membres pour qu’ils apprennent à coudre chez eux et qu’ils apprennent de nouvelles choses. Mais c’est aussi pour tout le monde d’où le fait que nous les ayons rendus publics sur les réseaux. On fait des focus sur des points un peu plus précis de couture, de technique… ça prend du temps, c’est fait avec amour, autant par notre équipe de comm' que par tout le bureau qui participe à créer les tutos. On espère que les membres petit à petit, voudront aussi partager ça avec nous, sur les réseaux. Souvent, il y a beaucoup de gens qui sont fascinés par la couture, qui se disent : « Oh ! Si je savais faire ça ! ». Donc, c’est l’occasion en fait. Il faut apprendre des petits trucs. On leur dit : « On fait tout simple, pour tout le monde, même si vous n’avez jamais cousu, vous pouvez comprendre. »


Chiara : On est en train de redynamiser notre blog. N’hésitez pas à y aller, on va poster des articles écrits par des membres sur des sujets divers comme les procédés de peinture ou les points de base en couture. On avait déjà un blog depuis quelques années mais là, on est vraiment en train de le raviver et c’est l’occasion où jamais d’aller dessus y jeter un coup d’œil, d’aller voir les articles qu’on y pose dessus et de faire de la publicité pour nous, que ce soit en relayant le blog ou en relayant nos story, nos publications.


Philippine : Moi, j’ai tout simplement envie de dire aux gens d’aller voir ce que l’on fait, de regarder les choses qui ont été faites par les camarades, c’est aussi quelque chose d’assez sympa, de voir les costumes qu’on ne peut pas toujours sortir, on n’a pas toujours l’occasion. J’encourage les gens à aller voir ce que l’on fait, si ça leur plaît et à ne pas hésiter à venir nous poser des questions car on est là pour y répondre.



Chiara : Aussi, surtout, si nos réalisations leur plaisent, il ne faut pas qu’ils hésitent à intégrer le club à la rentrée prochaine. Il y aura toujours un club, qu’importe la situation sanitaire de l’école et l’actualité de l’école. Il ne faut pas se priver par le fait de savoir coudre ou pas coudre, il n’y a pas de soucis, on forme tout le monde. On est bienveillants. On accepte autant les filles que les garçons, on a quand même du mal à avoir des garçons, alors venez ! C’est toujours un homme et une femme qui représente une période. Il ne faut pas se freiner en se disant que le défilé d’Histoire, ce n’est que des spés mode, des vieilles filles couturières, ce n’est pas vrai. On accueille tout le monde et c’est le moment de rencontrer toutes les spés, tous les sexes. Venez, on ne peut que leur dire de venir, d’adhérer à la rentrée prochaine, qu’importe la situation.


Philippine : Euh…


Éloïse : Pardon, vas-y, Philippine !


Philippine : Je voulais juste dire que c’est ouvert à tous !


Éloïse : Pour les gens qui sont juste passionnés ou qui veulent découvrir. On aimerait aussi que nos costumes soient portés par des gens extérieurs. Pour des séances photo, on aura besoin de mannequins. Il y a aussi le projet pour le gala de sortir plus de costumes, dans ce cas-là, il faudrait des gens pour les porter. On veut dire aux gens en général, qui sont passionnés par les costumes, qu'il n’y a pas besoin d’être couturier pour participer au Défilé d’Histoire, particulièrement dans les projets où on veut faire des shootings photo. S’ils veulent se balader toute la journée en costume historique, ils pourraient (rires). On veut le rendre accessible, que ce ne soit pas forcément nos membres qui portent nos costumes. Je ne sais pas si les filles ont quelque chose à ajouter ?


Philippine et Chiara : Non, non…


Flora : Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions ! C’était un plaisir d’en apprendre plus sur votre club ! Je trouve que vous faites de très très belles choses, vous avez de très belles initiatives. Je ne peux que vous encourager à continuer pour la suite !




Flora FIEF



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