Alors aujourd’hui on va partir dans du sale, du très très sale. Donc premièrement tu vas tout de suite me lâcher ce sandwich Jean-Masturbin ! Je ne voudrais pas que tu tapisses de ton vomi ce magnifique journal, mes collègues rédacteurs vont m’en vouloir après. Allez lâche-le. LÂCHE-LE J’AI DIT !! Bien c’est mieux.
En effet, on va parler de cul ! Mais pas des magnifiques fessiers grecs ou romains que nous partage allègrement sur Instagram l’agalmatophile préferé de l’École -je pense que vous voyez de qui je veux parler-, non non non ! On va parler de fistule anale !
À vrai dire, cet article s’attache à une anecdote assez connue : la fistule anale de Louis XIV et son influence directe sur la création de l’hymne God, save the Queen. Bien sûr on va essayer de le faire de la manière la plus objective et la moins vexante possible pour nos amis ang … Non je plaisante ! Bien sûr qu’on va se foutre de leur gueule allègrement ! Allez Billy, on ressort l’uniforme de la Grande Armée et cette fois on traverse la Manche !
Le fameux bistouri, illustré par notre dessinatrice Éloïse Briand
Donc petit contexte, camarades ! En 1686, notre bon Roi Soleil est atteint d’un mal si handicapant qu’il ne peut plus chevaucher. On présente d’abord cela assez pudiquement comme une « tumeur à la cuisse » mais le roi ne peut bientôt plus le cacher : il s’agit d’une fistule anale. Une multitude de médecins et d’apothicaires tente alors de soigner le roi à base de cataplasmes, de cure thermale, etc … Mais l’un d’entre eux sort du lot : Charles-François Félix. Ce dernier propose au roi une opération novatrice, qui va rentrer dans les annales -… désolé mais les blagues pipi-caca c’est un peu le fondement (surenchère quand tu nous tiens) de mon humour. Mais pas question d’en faire le premier jet -hum …- sur le roi ! Félix expérimente donc sa méthode sur plusieurs dizaines d’indigents -dont certains meurent !- dans le secret le plus total. Cela lui permet de mettre au point un bistouri spécial dit « recourbé à la royale ». Alors le machin est relativement monstrueux quand tu sais que sa destination est potentiellement ton troufion. Imagine l’opération de trois heures sans anesthésie pendant laquelle on te l’insère dans l’anus à l’aide d’un écarteur ! Enfin ça fonctionne puisqu’en janvier 1687, après trois opérations, le roi est guéri, inespéré à l’époque !
Mais guéri de quoi finalement ? -oui Billy, d’une fistule anale, on sait ! Tu te crois malin hein ! Mais est-ce que tu sais ce que c’est exactement ? Non ? Et bien tu la boucles ou je t’enfonce un bistouri recourbé à la royale dans le rectum !- Bien, donc répondons à cette question parce que pour l’instant on fait beaucoup d' »histoire » mais pas tellement de science finalement. Hum hum ! *voix de vieux sage dans une grotte* Au commencement, Dieu décida que tu devais douiller sévère ! Non mais je caricature à peine, on ne sait jamais trop comment ça arrive ces saletés. En gros, une inflammation se déclenche dans le rectum. Elle provoque ce que l’on nomme un diverticule, une sorte de petite fissure dans la paroi rectale. Et c’est là qu’on va pouvoir s’amuser ! Parce que ça ne s’arrête pas là, loin de là ! En effet, l’accumulation de matière fécale -mmmmh !- dans le diverticule ne fait qu’empirer l’infection et donc creuse la fissure petit à petit. Donc un boyau enflammé va se développer doucement vers l’extérieur et finir par s’abducter à votre peau des fesses (assez proche de l’anus quand-même) sous la forme d’un abcès avec parfois écoulement de pus en supplément. Ragoûtant hein.
Et donc à la guérison du roi, tout le monde y va de son petit Te Deum, notamment la duchesse de Brinon, supérieure de l’orphelinat pour filles nobles de la Maison royale de Saint-Louis (futur Saint-Cyr), qui écrit un cantique en français pour que les jeunes filles dont elle a la charge puissent le chanter à la visite du roi rétabli. Mis en musique par Lully lui-même, il est appelé à devenir célèbre : Seigneur (Dieu), sauve le roi. En effet, et c’est là que l’on va pouvoir enfin vanner nos chers voisins d’Outre-Manche, pour mon plus grand plaisir !
Ainsi en 1714, après le traité d’Utrecht, qui voit encore une fois Louis XIV s’en sortir face à une coalition européenne menée par la perfide Albion -qui ne pouvait bien sûr pas s’empêcher d’essayer de nous emmerder !- Haendel visite le château de Versailles. Il y a vent du cantique de Madame de Brinon, en copie les paroles et la mélodie et le fait traduire par le pasteur Henry Carrey. Il le présente ensuite au roi Georges Ier d’Angleterre, sans l’entretenir de l’origine dudit chant bien entendu ! Au goût de son souverain, il devient par la suite l’hymne royal anglais, entonné lors de toutes les cérémonies officielles et ce jusqu’à nos jours.
Voilà donc pourquoi ces saletés d’Anglois chantent un hymne … pour ainsi dire de merde -en tout cas sorti du cul d’un roi français ! En espérant ne pas vous avoir -trop- fait vomir, je vous dit à la prochaine sur Trafalgar Square quand nous aurons refait de cette île une colonie française !
Raphaël Vaubourdolle
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